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La mythique route Billy-Diamond en quatre coups de coeur

 

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Les coups de coeur d'AuQuéb et sa famille en roadtrip sur la Billy-Diamond 

On rêve souvent de terres lointaines, d'aventures et de dépaysement total, mais on oublie qu'il est possible de vivre tout ça sans même franchir la frontière du Québec. 

Ce dépaysement, on l'a assurément ressenti il y a quelques semaines sur la route Billy-Diamond en se rendant en territoire boréal jusqu'aux localités les plus au nord accessibles par voie terrestre. On a roulé loin, très loin — mais toujours bien préparés, et toujours émerveillés! 

Ce road trip nous a permis de découvrir des paysages immenses, de visiter de grandes installations hydroélectriques et surtout, d'aller à la rencontre de communautés cries et jamésiennes d'une générosité exceptionnelle.

Voici quatre découvertes qui ont marqué notre périple.

1. Matagami, porte d'entrée du nord

Notre périple a débuté aux Écogîtes du Lac Matagami, un endroit parfait pour se (dé)poser et avoir un avant-goût du dépaysement boréal. Trois chalets en bois et deux yourtes sont construits en forêt, sur les rives paisibles d'un grand lac. On y a trouvé exactement ce qu'il fallait pour ralentir le rythme : silence, nature et hébergement simple, douillet et charmant. On a aussi pris part à une activité guidée d'interprétation de la flore locale avec Pierre, le sympathique proprio des lieux. On a fait le plein d'herbes et de plantes pour se concocter des tisanes tout au long de notre road trip

Autre coup de cœur à Matagami : la Galerie d'Arts AU. Cette perle culturelle (la seule galerie de la région, quand même!) est dirigée par l'artiste peintre Stéfanie Thompson. En plus d'admirer ses œuvres et celles d'artistes du coin, on a pu participer à un atelier de création. Bonus : une petite pause gourmande à l'espace café de la galerie avec plein de bons mets faits sur place.

2. Route Billy-Diamond, des pauses grandioses

La route Billy-Diamond, c'est plus qu'un simple ruban d'asphalte de 620 km qui relie Matagami à Radisson. C'est un territoire que l'on traverse, et surtout une invitation à s'arrêter, à respirer et à s'imprégner des lieux. Pour les amateurs de grands espaces, c'est du bonheur en ligne droite.

De merveilleux arrêts sont suggérés sur la carte routière de la région , et ils méritent largement qu'on s'y attarde! La rivière Broadback, par exemple, est une halte des plus populaires grâce à ses points de vue spectaculaires sur la forêt et les eaux qui serpentent au loin. La rivière Rupert offre quant à elle le spot parfait pour un pique-nique et une courte promenade pour se dégourdir les jambes. Plus discrète, la halte des Passages charme par son calme et attire ceux qui souhaitent taquiner le poisson avant de reprendre la route.

Certaines de ces haltes, bien qu'isolées, proposent même du camping rustique gratuit, ce qui permet de prolonger l'expérience et de vivre pleinement l'esprit du roadtrip nordique, loin de tout.

  1. 3. Radisson, petite localité de grande puissance

Perchée au nord de la route Billy-Diamond, Radisson est une localité d'environ 150 à 200 habitants, isolée mais bien vivante. Bien sûr, on ne peut pas venir ici sans explorer l'imposant Aménagement Robert-Bourassa, à quelques kilomètres. C'est là que se produit la moitié de l'électricité du Québec, et il faut le voir pour le croire! Les installations sont titanesques. La visite guidée offerte gratuitement par Hydro-Québec nous transporte dans l'univers de la fabrication d'énergie, avec des arrêts en autobus, de la marche dans la centrale et des points de vue impressionnants.

  1. Mais Radisson, ce n'est pas que des turbines et des lignes haute tension! On s'est aussi laissé surprendre par le charme de cette petite communauté. Notre coup de cœur? L'atelier d'écriture « Porte ouverte sur Radisson, mot à mot » avec Hélène Desgranges, une autrice locale passionnée. Cette activité, proposée par VäHumania, nous a permis de plonger dans l'imaginaire boréal, tout en discutant autour d'une bonne tisane de plantes cueillies à la main. 

  1. On ne manque pas de s'arrêter également chez Arts & Trésors Inouïs, qui est littéralement un centre d'interprétation culturel déguisé en boutique! Madeleine, la propriétaire, est une véritable encyclopédie vivante et partage avec passion ses connaissances sur les communautés autochtones du monde entier. 

  1. Et finalement, on passe faire un tour chez Les jardins du 53e Taïga, une serre qui épate par son ingéniosité. Apprendre à cultiver des légumes à cette latitude est vraiment fascinant!

L'hospitalité inoubliable des Cris

Visiter la région d'Eeyou Istchee Baie-James, c'est aussi une belle occasion d'aller à la rencontre des communautés autochtones qui y vivent. On trouve neuf communautés cries dans la région et leur présence culturelle est non seulement forte , mais surtout chaleureuse.

Nous avons eu la chance d'explorer deux communautés cries accessibles depuis la route Billy-Diamond :

  1. À Chisasibi, nous avons commencé par nous rendre au Centre culturel et du Patrimoine de Chisasibi. On plonge dans la richesse historique de la nation crie à travers artefacts, récits et expositions. Puis, direction le bord de la baie James. Après une vingtaine de kilomètres sur un chemin de terre, on atteint un horizon infini, où l'eau et le ciel se confondent. 

  1. À Waskaganish, c'est l'hospitalité qui nous a marqués. Nous sommes arrivés en pleine fête communautaire et avons partagé un repas de poisson fraîchement pêché, fumé et grillé sur place. Nous avons aussi participé à un atelier de confection de leurres d'oie en branches de tamarack et exploré Smokey Hill, lieu de rassemblement annuel.

  2. Partout, nous avons été accueillis comme des amis. Ces moments restent parmi les plus beaux souvenirs de notre voyage.

Infos pratiques 

  • Pneus : Un pneu de secours monté sur jante est recommandé selon nous si vous avez l'intention de rouler sur certaines routes secondaires (Waskaganish, Lebel-Sur-Quévillon-Matagami, etc.). Si vous avez des pneus traditionnels 4 plis, ajustez votre vitesse à environ 50km/h sur les chemins de gravier.
  • Essence : Faites le plein dès que l'occasion se présente puisque les stations sont rares et distantes. Sur la Billy-Diamond, prévoyez jusqu'à 375 km entre deux ravitaillements.
  • Réseau cellulaire : Préparez-vous à de longues zones sans réseau. Téléchargez vos cartes à l'avance.

La route Billy-Diamond, c'est bien plus qu'un simple lien entre Matagami et Radisson : c'est un fil conducteur qui relie paysages grandioses, haltes en pleine nature, et rencontres marquantes avec des communautés d'une grande générosité. C'est assurément une route à parcourir au moins une fois dans sa vie, pour découvrir un Québec aussi immense qu'accueillant!